«Une matinée passée toute entière à fortifier la même résolution, à la promener sous le ciel qui lui convient, à la retrouver pour ainsi dire à l'état pur au fond de la fatigue, et de la faim, amène sans qu'on s'en doute de grands changements ; celui qui promène ainsi une pensée glisse peu à peu bien loin de ce qui l'entoure ; il abandonne toute une part de lui-même, il tombe dans une sorte d'indifférence ensommeillée à l'égard de tout ce qui n'est pas sa résolution et, comme tous ceux dont les facultés se sont longuement reposées, dès qu'il s'éveille de sa songerie, il est infiniment plus sensible qu'avant à ce qu'il retrouve autour de lui.»