L’Intelligence artificielle (IA) s’impose, se diffuse, à une rapidité qu’on peine à représenter, infusant d’ores et déjà dans de multiples domaines.
En matière économique, ouvrant des marchés inconnus ; en matière militaire, révolutionnant la connaissance des champs d’affrontement, les procédures de ciblage et de frappes ; en matière diplomatique, multipliant les représentations, discours et capacités de manipulation ; plus largement, enfin, en confrontant les sociétés tout entières à des flux d’informations relativisant le rapport de chaque citoyen à une réalité vérifiable...
Dans quelle mesure cette IA bouleverse-t-elle les modes de fonctionnement de nos sociétés ? Son développement est-il maîtrisable, scientifiquement et politiquement, par la coopération internationale ? Et entre quels acteurs ? L’enjeu est ici, simplement, le contrôle de l’homme sur la marche de ses propres sociétés.
Aux États-Unis, le traditionnel balancement entre repli diplomatique et projection de force revêt, avec la guerre d’Ukraine et le désordre moyen-oriental, un nouveau visage. Quelles conséquences aura la campagne présidentielle sur l’engagement américain en Europe et au Proche-Orient ? Obsession chinoise, délaissement de l’Europe, ambivalence vis-à-vis d’Israël : quelles seront les marges de manœuvre du prochain président ?
Aux crises ouvertes proches de l’Europe, et qui devraient rendre plus pressantes ses interrogations stratégiques, les événements joignent des questions de plus long terme, tout aussi capitales : sur l’avenir de l’espace caucasien ou celui de la mer Noire par exemple...