Maître du théâtre symboliste, Maurice Maeterlinck (1862-1949), prix Nobel de littérature en 1911, fut aussi un passionnant auteur naturaliste. Célèbre pour ses ouvrages sur les abeilles, les fourmis ou les termites, son Intelligence des fleurs (1907) est inexplicablement moins connu. Passionné de botanique et grand amateur de jardinage réalisant ses propres boutures, Maeterlinck entraîne le lecteur à la découverte de la vie secrète des plantes et des fleurs, dont il révèle les trésors d'intelligence et d'ingéniosité faisant appel aux lois de la mécanique, de la balistique et de l'aérodynamique. Pour lui, la fleur est non seulement l'organe de la reproduction, mais aussi celui de la vie et de la beauté. En refermant ce livre, on ne peut plus porter le même regard sur la nature qui nous entoure, qu'elle soit sauvage ou cultivée. Traité de sagesse, de simplicité, de bonheur, rehaussé d'encres et d'aquarelles inédites de Cécile A. Holdban, L'intelligence des fleurs est un hymne à la beauté du monde et de la nature, dont il est peut-être temps de refaire l'apprentissage, en acceptant d'y retrouver l'humble place qui est la nôtre. Candide disait qu'il fallait cultiver son jardin. Maeterlinck nous invite à l'observer avec une patience émerveillée.