L'Internationale situationniste a une postérité foisonnante.
En tant que dernière avant-garde artistique, elle est
aujourd'hui une matrice incontournable du monde des arts et
de l'architecture. Depuis les années 1968, sa théorie critique
nourrit la vie intellectuelle et les pratiques militantes. Quant
à son leader Guy Debord, il est entré au panthéon français
des grands penseurs contemporains en 2009. Cet ouvrage
d'histoire culturelle analyse sa réception. Comment ce mouvement,
qui était réduit et confidentiel à sa création et qui
refusa de faire école à sa disparition, parvint-il à essaimer
dans le monde entier ?
Du vivant de l'organisation (1957-1972), les situationnistes
eurent un rôle de premier plan dans la diffusion de
leurs idées et de leur esthétique : ils choisirent leurs réseaux
et bâtirent leur propre mythologie. En revanche, depuis sa
redécouverte à la fin de la Guerre froide, la multiplicité des
acteurs et des réappropriations de son héritage crée toutes les
conditions d'une seconde naissance de l'Internationale situationniste.