L'invention du discernement
Quand aucune connaissance particulière ne permettait de séparer visions et hallucinations, le nombre des visionnaires allait croissant et l'Église ne voyait plus comment contenir le déferlement des apparitions miraculeuses. Jean Gerson, chancelier de l'Université de Paris, s'est attelé à résoudre la difficulté au XIVe siècle dans ses Traités de Discernement appuyés sur des récits de visionnaires dont celui d'Ermine de Reims.
Deux siècles avant l'entreprise de Gerson, le travail théorique d'un philosophe dominicain, Thomas d'Aquin, avait préparé le terrain. Mais, en l'absence d'imprimerie, c'est un support visuel qui diffusera la réflexion du philosophe, celle des images de l'Annonciation que nombre de peintres se sont plu à illustrer de la Toscane aux Flandres.