Un flic à la dérive dans un Nice de cauchemar.
Nous approchons du corps de l’actrice recouvert d’un drap que tire sans hésiter Steinberg.
— Il faut abreuver les fans de détails sordides, c’est ça ? Sinon elle fait un caprice de star !
— Je passe pour la forme, Steinberg. J’étais sur les lieux du crime hier soir, je suppose qu’il n’y a pas grand-chose à rajouter. Du moins, pas grand-chose qui fera avancer l’enquête. Fais-moi parvenir ton rapport, ça calmera les nerfs de Lafarge.
Steinberg allume une clope, m’en tend une autre.
— OK pour moi, camarade, t’en auras même la primeur ! Oh, au fait, attends. (Il prend une pause, semble subitement plongé dans une intense réflexion, ôte ses lunettes, les porte à sa bouche.) Sur le tournage, reprend-t-il, si tu rencontres un vampire, un vrai, flingue-le pour moi. J’aimerais enfin pouvoir en autopsier un. J’insiste : un vrai !
Puis, les yeux exorbités, les lèvres retroussées, il dévoile ses canines, part dans un grand éclat de rire.
Je me marre vaguement avant de me diriger vers la sortie.
Voici la première publication de Fabrice Rinaudo. Ska a l’ambition de révéler les nouveaux talents, dès lors qu’apparaît une vitalité narrative, un style en recherche de devenir. Cette jeune pousse deviendra-t-elle une belle plante ? C’est dans cet espoir que réside le plaisir d’éditer.