L'auteur propose, selon des termes empruntés à Roland Barthes, une
«analyse progressive» de Rosie Carpe, qui s'engage à «commenter pas à
pas» le roman de Marie NDiaye. Suivant l'orientation préconisée par Walter
Benjamin, il s'agit de «parcourir à pied» le texte et non de le «survoler en
aéroplane». Cette lecture se montre, dans le même temps, attentive au
jeu de l'intertextualité (Julia Kristeva) qui paraît tout particulièrement nourrir
l'écriture de Marie NDiaye - la Bible, la mythologie grecque, les légendes et
parmi les écrivains modernes, Franz Kafka, William Faulkner, Joyce Carol
Oates, pour ne citer qu'eux. Lecture attentive également au travail d'une
intertextualité que l'on pourrait qualifier de restreinte - elle concerne les jeux
de retour et de reprise entre les propres textes de l'auteur de Rosie Carpe.
Cette intertextualité restreinte pourrait constituer une marque singulière de
l'écriture de Marie NDiaye.
Le recours à S. Freud, K. Abraham, J. Lacan, D. W. Winnicott et
d'autres témoigne, à son tour, du jeu de renvois qui s'opérait entre les écrits
fréquentés par l'auteur et sa lecture de Rosie Carpe. Aussi bien, les figures
de la mélancolie et de la dépression hantent le texte de Marie NDiaye.