« Tu sais comme est belle l'eau qui baigne les rivages de France, tu la regardes volontiers au ras des plages ou bien, en surplomb, du haut de falaises prodigieuses. Caps, criques, baies, lagunes, dunes, horizon, tu aimes la lumière, le vent, le scintillement et l'écume. Près de la mer ont poussé des maisons, des immeubles, des ports de plaisance et des raffineries de pétrole. Comment conserver la beauté du monde dans un pays moderne ? »
Odile Marcel évoque l'invention, en 1975, du Conservatoire du littoral qui travaille depuis trente-huit ans à garantir la protection de près de sept cents sites « pour tous et pour toujours ».
En racontant plus particulièrement les histoires heureuses et mouvementées de neuf sites sur les rivages de l'hexagone et outre-mer (les îles du Salut en Guyane, l'anse de Paulilles, les Agriate, les îles Chausey, le domaine du Rayol, l'abbaye de Beauport...), l'auteur décrit la mission du Conservatoire, une initiative institutionnelle originale qui oeuvre à construire un accord entre les propriétaires, les habitants et les élus. Une telle démarche a permis de protéger déjà près de treize pour cent des littoraux en France, illustrant la persistante capacité des citoyens à instituer le territoire en bien commun, à le tenir pour une ressource à partager dans le respect de la part qui doit rester à la nature.