Le retour de la guerre. Retour des images diffusées sur toutes les chaînes, d'ici jusqu'en Californie - les soldats de Tsahal tirant sur des enfants ; retour de l'obsession du monde pour ce coin de terre grand comme deux régions de France, Israël, seul pays occidental dont chaque épisode d'une histoire tourmentée ait été, dès l'origine, intégralement exposé aux médias internationaux. Et pour quelle compréhension ?
Retour, aussi, à l'étrange et anormal quotidien. «Parfois je rentre pour les vacances, je retrouve la campagne française, si loin de Beit-El, dit Nathalie. Et juste moi, sans identité. Je me dis que j'aurais pu vivre autrement. Est-ce que j'aurais pu ? Mais il n'y a pas de retour possible, ajoute-t-elle, on ne revient pas en arrière. Mes enfants sont ici, ma famille est ici... C'est ma vie, c'est ce que j'ai choisi.»
Devant nous, tout autour de la colonie, la nuit froide, les maisons palestiniennes muettes, le désert cisjordanien derrière la fenêtre.
Qu'est-ce qu'une identité ? Que veut dire «juste moi, sans identité» ?