Composée en 1962, cette suite de poèmes a été publiée en
Argentine en 2001. La disparition maternelle, en suspens ou
pressentie dans Lettres pour que la joie, devient ici réalité.
Souvent concentrée sur des choses simples, des choses d'ici,
la poésie d'Arnaldo Calveyra a la palette douce des toiles de
Giorgio Morandi. Comme le peintre, le poète fraye un
passage singulier à la lumière et nous fait entrevoir la lueur
du monde sur fond de nuit. Une conscience très aiguë de la
finitude et de la mort affleure, avec, au final, quelque chose
de prodigieusement calme. Un voile semble déposé sur les
lieux et les êtres, et l'on songe au mot pudeur.