Guerre des Juifs, V
Juif, né en Judée au Ier siècle de notre ère, l'auteur
est, au début de la guerre contre Rome en 66, général
des forces juives en Galilée. Assiégé, il trouve le moyen
d'échapper à la mort et passe dans le camp romain.
Pour la suite du conflit, il est, auprès des empereurs
flaviens, témoin des opérations.
Le livre V est consacré au siège et à la prise de
Jérusalem en 70. La longue description de la ville, du
Sanctuaire et du Temple atteste certaines traditions
que l'on ne retrouve que plus tard dans les textes
rabbiniques. Son exhortation au parti de la guerre
- qu'il réduit à des « factieux » - offre paradoxalement
notre seul accès au credo des combattants juifs. En un
tableau pathétique, l'auteur évoque les souffrances
de la population, livrée à la faim, à la cruauté des
factieux et à la dureté des Romains. La réflexion de
Flavius josèphe combine avec force réminiscences de la
littérature grecque et traditions déjà caractéristiques
du judaïsme rabbinique.
Ce texte a eu de profonds échos dans la littérature
de l'Antiquité chrétienne, mais il a aussi inspiré des
reprises remarquables au XVIe siècle lors des guerres
de Religion.