Le livre VII de l'Histoire ecclésiastique de Socrate couvre le
règne de l'empereur Théodose II jusqu'en 438, où l'historien
met volontairement un terme à son récit. Les données
d'histoire profane y sont plus nombreuses. Plusieurs chapitres
concernent les Juifs ; quelques-uns sont révélateurs de la
dégradation des rapports entre Juifs et chrétiens, attestée aussi
par plusieurs lois de Théodose II.
Les données d'histoire proprement ecclésiastique sont
de caractère très divers. La plupart concernent des évêques,
le plus souvent ceux des grands sièges. Plusieurs chapitres,
généralement critiques, mettent en scène Cyrille d'Alexandrie.
L'assassinat d'Hypatie est relaté sans que lui soit attribuée une
responsabilité directe, mais Socrate relève que ce meurtre lui
valut un grand blâme, ainsi qu'à son Église.
Les données qui concernent Constantinople sont les plus
fournies. Socrate parle longuement des cinq évêques qui se
succèdent sur le siège de la capitale durant cette période. Dans
ce livre surtout, le novatien Socrate insiste sur leur attitude
envers les Églises dissidentes et blâme ceux qui les persécutent.
Or ces persécutions pouvaient s'appuyer sur un arsenal
législatif sans cesse renouvelé et durci depuis Théodose Ier,
dont l'historien pourtant ne dit mot. Ainsi Nestorius est
critiqué pour avoir persécuté les dissidents ; en revanche,
Proclos, toujours en place au moment où Socrate écrit son
ouvrage, est loué pour son attitude qui consiste à les gagner par
la patience plutôt que par la force. De l'empereur aussi, Socrate
loue la douceur, s'efforçant de faire croire qu'il n'est pour rien
dans la politique de répression.
Son ouvrage est ainsi un appel à la tolérance, facteur de paix
dans tous les domaines, un manifeste pour la liberté religieuse.