Citoyens discrets de la « république des lettres », les imprimeurs-libraires provinciaux du XVIIIe siècle n'en ont pas moins joué, localement, un rôle important dans la communication écrite et la circulation des idées. Rares pour l'Ancien Régime, leurs archives sont d'autant plus précieuses qu'elles offrent un poste d'observation original de la vie du livre. Registres et pièces comptables rendent compte d'activités variées, au contact des producteurs comme des consommateurs, parfois quantifiables ; correspondances et papiers personnels font découvrir, de l'intérieur, un petit monde singulier, entre négoce et culture, souvent éclairé.
Remarquables par la richesses des témoignages écrits qu'ils ont laissés, les David, établis en Provence de la fin du XVIe siècle à la Révolution, constituent un bon exemple de ces professionnels et nous permettent d'envisager livres et lecteurs à Aix-en-Provence au XVIIIe siècle.
Ce texte reprend la thèse d'École des chartes soutenue par Gilles Éboli, conservateur général, directeur de la Bibliothèque municipale à vocation régionale de Marseille.