Les Lois sont sans doute le dernier des dialogues écrits
par Platon. Dans les douze livres de cette somme
législative d'une extraordinaire ambition, le
philosophe se prononce sur un nombre exorbitant
d'aspects de la vie humaine et civique, produit une
véritable histoire politique de l'humanité, et rappelle,
avec une clarté qui n'a guère d'équivalent dans les
autres dialogues, les principes généraux de sa
«physique» et de sa cosmologie : le bonheur du
citoyen dépend de l'excellence de la cité, laquelle doit
prendre modèle sur l'ordre du monde.
Les Lois soumettent le devenir de la cité - ses
ressources, les conflits qui la menacent et les remèdes
qu'on peut y apporter, l'éducation de l'ensemble des
citoyens, leurs comportements, jusqu'aux plus
intimes, les coutumes et croyances traditionnelles - à
des principes communs et intangibles. Ce code de
lois écrites passe au crible d'un examen rationnel les
conditions d'existence de la cité excellente : de la loi
sur la date de la cueillette des fruits jusqu'à celle
qui condamne l'athéisme, en passant par les
recommandations relatives aux moeurs sexuelles, rien
n'échappe à l'autorité du législateur.
Le premier ouvrage de philosophie politique et de
philosophie du droit est également l'un des chefs-d'oeuvre
de Platon.