Contre Julien, tome II, livres III-V
Cyrille d'Alexandrie (mort en 444) poursuit sa réfutation du Contre les Galiléens de l'empereur Julien amorcée dans les livres I et II (SC 322). Il cite textuellement son adversaire, ce qui constitue quasiment notre unique source sur cette grande oeuvre de polémique antichrétienne rédigée dans l'hiver 362-363. L'une des forces de Julien est sa bonne connaissance de la Bible ; il entend la discréditer en montrant quelle est, soit assimilable à la mythologie (arbre de la connaissance du bien et du mal, serpent qui parle, tour de Babel), soit réductrice (le Dieu des Hébreux n'est qu'un dieu national), soit blasphématoire (Dieu est présenté comme méchant, jaloux ou impuissant).
Pour le réfuter, Cyrille d'Alexandrie recourt non seulement à l'exégèse et à la théologie trinitaire, mais aussi à la philosophie et à la littérature grecques qu'il cite en abondance. Il est ainsi la source unique de plusieurs passages d'Alexandre d'Aphrodise et de Porphyre. Ces livres III-V voient s'opposer deux conceptions du divin : le néoplatonisme exige une distinction entre les niveaux du divin, et le christianisme défend l'idée d'un Dieu suprême unique, créateur et administrateur du monde.