l'édition du traité de La Trinité s'achève avec ce tome troisième, regroupement des livres IX, X, XI et XII du grand ouvrage d'Hilaire de Poitiers. Tous contredisent la thèse arienne de l'infériorité du Fils par rapport au Père, qu'elle soit développée à partir de l'Incarnation, de la Passion, de la résurrection ou de la génération éternelle.
Par la manière dont il aborde le mystère de la passion de l'homme-Dieu, le livre X se place un peu à part des autres. Il offre en outre un repère historique précieux, car Hilaire déclare parler du fond de l'exil, où «se trouvent la vérité et ceux qui la disent». Or, c'est en 356, après le concile de Béziers et sous l'effet de décisions prises à l'unanimité des participants, que l'évêque de Poitiers avait dû quitter sa Gaule natale pour l'Asie mineure.
Il n'écrit pas pour gémir sur son époque «si pénible». Au contraire, il exulte de voir que ses propres années d'exil manifestent une prophétie relevée par saint Paul à l'intention de Timothée : à savoir la recherche, dans les derniers temps, de «maîtres à prêcher la créature plutôt que Dieu». A force de scruter les Ecritures en communiant au souffle qui les anime, Hilaire a reconnu de manière tangible l'avènement de ces «derniers temps».