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Jean-Louis Chrétien nos propone una meditación sobre la pérdida, concentrándose sobre esa forma esencial de la pérdida que es el olvido. Una meditación sobre la pérdida no es necesariamente doliente ni lastimera: puede ser gozosa y fortificante. No puede encontrarse, ni tiene por qué buscarse, nadie que no haya perdido algo en su ser mismo, nadie que no se haya perdido incluso. El comienzo de nuestra historia sólo puede ser contado por los otros, y desde el exterior: lo que funda nuestra memoria se encuentra cerrado para siempre y prohibido para la memoria. Hemos comenzado por la pérdida y el olvido. Desde Merleau-Ponty hasta Levinas y otros muchos, la cuestión de un pasado que nunca fue presente es capital en la fenomenología contemporánea, así como lo había sido para Schelling. Lo es aquí igualmente, y la mayor parte del libro está consagrada al olvido y a sus diversas formas. El primer capítulo muestra que esta cuestión, de cariz paradójico, de un olvido originario ha sido planteada desde la aurora de la filosofía con Platón. El examen, en el segundo capítulo, de las doctrinas filosóficas del olvido manifiesta que el olvido radical, pérdida verdadera, tiene para la mayor parte de las corrientes de pensamiento algo de intolerable, lo cual es digno de cuestión. Despejado así el horizonte, los dos últimos capítulos pueden encarar los términos que dan título al libro, así como su articulación. El concepto que podría reunirlos es el de lo incesante: aquello que no cesa de venir a nosotros, hacia nosotros, ora desde el pasado (lo inolvidable), ora desde el futuro (lo inesperado).