L'obscur vertige des vivants et autres approches
« La science n'étouffe pas le chant de l'océan dans le coquillage. Savoir qu'on y entend les vibrations de sa propre oreille ne réfute pas les vagues qui roulent en nous leur nostalgie.
Certains voudraient opposer le physicien et l'ingénieur au poète. Mais les chiffres forent des puits comme les mots écoutent le monde : dans la fascination de sa beauté.
Ce que d'aucuns nomment poésie ne serait donc que méprise ? Manière décorative d'habiller notre ignorance ? La poésie sourd pourtant de notre étonnement. Elle procède d'une curiosité qui fouille - de la pensée, du regard et des mains. Avide, elle se nourrit d'un réel dépassant en ferveur l'illusion.
Le poète n'informe pas, il reformule. »