L’Occident a basculé dans une nouvelle réalité le 11 septembre 2001, lorsque quatre avions détournés par les hommes d’Oussama ben Laden ont frappé le cœur de l’Amérique. Il n’en fallut pas davantage pour que nous nous engagions dans une lutte sans merci contre ce terrorisme d’une violence qui nous était jusqu’alors inconnue. Or, 20 ans après le début de cette guerre, force est de constater que sa réussite demeure bien relative et sujette à de nombreuses questions. Avec le recul dont nous disposons, que penser de nos interventions en Afghanistan et en Irak qui ont déstabilisé toute une région, fait émerger de nouvelles menaces terroristes à l’instar de celle de l’État islamique et entraîné la mort de dizaines de milliers d’innocentes victimes ? Se pourrait-il que nous ayons commis l’erreur de croire qu’il était possible de vaincre cette menace, alors qu’elle ne peut, dans le meilleur des cas, qu’être contenue ? Est-il possible que les méthodes utilisées ne se soient pas révélées appropriées et que nous aurions dû envisager d’autres solutions plus efficaces et moralement supérieures ?
Jean-François Caron explique en quoi la lutte contre le terrorisme contemporain ne peut s’effectuer de manière traditionnelle, mais plutôt au moyen de solutions de rechange violentes à la guerre. En lieu et place de larges déploiements de troupes et d’invasions de territoires, la menace terroriste doit être combattue par un usage restreint et ciblé de la force armée.