Critiquer le matérialisme cynique à l'oeuvre au sein des pays occidentaux est une chose; présenter leurs habitants comme des êtres dénués d'âme, à l'égal des animaux, en est une autre. Ian Buruma et Avishai Margalit appellent occidentalisme la représentation déshumanisée de l'Occident qu'en donnent ses ennemis.
Ses formes sont nombreuses, mais s'y retrouve toujours le même élément: la volonté de mettre fin à une civilisation matérialiste, scientiste et hédoniste, ainsi qu'à ses effets corrosifs, dégénérescents.
L'occidentalisme ne doit pas se confondre avec une supposée guerre opposant l'Occident et l'Islam. Si nous assistons à l'affrontement au niveau mondial de deux blocs, ce clivage ne coïncide pas avec des divisions nationales, ethniques ou religieuses. Cette guerre idéologique mondiale doit à bien des égards être considérée comme similaire à celle qui se déroula il y a quelques décennies contre différentes formes de fascisme et de socialisme d'Etat.
Loin d'être le récit d'un conflit manichéen entre civilisations, ce livre décrit la propagation d'idées nuisibles. Là où règne la liberté politique, religieuse et intellectuelle, il faut la défendre contre ses ennemis avec conviction.
L'occidentalisme est une oeuvre d'une ampleur tout à fait impressionnante au regard de sa brièveté et qui offre à son lecteur une compréhension plus profonde, plus subtile de l'univers qui est le sien.