Lores et Chapiters du Grang orient de France en limousin du XVIIIe au XXIe siècle
En Limousin, la première trace historique de la franc-maçonnerie apparut au coeur du XVIIIe siècle. Vers 1750, elle était déjà introduite à Limoges, Brive, Tulle et Guéret. Des dates certaines révèlent l'éclosion, un peu plus tard, de loges (appelées aussi « ateliers ») à Uzerche, Aubusson, La Souterraine et Le Dorât. Dans ces endroits discrets, se rencontraient des aristocrates éclairés et des bourgeois. Tous souhaitaient, en s'améliorant, améliorer la société. Ils déroulaient des rituels inspirés de la Bible, de la philosophie grecque, du savoir des bâtisseurs de cathédrales. Ils s'efforçaient de structurer leur temple intérieur pour mieux édifier celui de l'Humanité.
La franc-maçonnerie a joué un rôle important dans l'histoire du Limousin. À Limoges, des francs-maçons furent à l'origine de l'industrie porcelainière et, à Tulle, de l'installation d'une manufacture d'armes à feu. Aux XIXe et XXe siècles, l'influence des loges s'est exercée à tous les niveaux de la vie économique, politique et sociale. Les francs-maçons limousins du Grand Orient ont mené un vigoureux combat pour la liberté de conscience et la laïcisation des institutions ; ceux de la Corrèze et de la Creuse se sont préoccupés du mieux-être de la population laborieuse. À la pointe des utopies sociales, ceux de Limoges mirent en oeuvre la coopération et la mutualité naissantes.
Fort de plusieurs années de recherches dans les archives publiques et privées, Michel Laguionie entame ici un voyage qui commence à l'époque des Lumières pour s'achever à l'aube du XXIe siècle. À travers cette relation des activités des francs-maçons corréziens, marchois et limougeauds, il fait litière de beaucoup d'idées fausses ancrées dans l'imaginaire populaire et entretenues par les détracteurs de l'Ordre maçonnique.