J'ai découvert que la difficulté de consigner avec précision mes rêves au cours des quinze dernières années a entraîné le besoin de trouver un langage poétique qui corresponde aux rencontres vécues dans les rêves (ceci diffère beaucoup d'une narration lisse ou d'une interprétation qui finirait par masquer le rêve). Le défi consiste à sentir l'image avant de laisser les mots remonter d'un lieu assez profond pour répondre. J'ai remarqué que certaines nuits ou certains matins, alors que je glissais hors de l'état de rêve pour noter mon songe, je ressentais une forte inclination à écrire un poème à la place. C'est de cette façon que Yonder (mon premier livre de ce genre) et maintenant Logique onirique sont nés. J'étais toujours absorbé par des images bougeant dans mon esprit, mais à présent elles entraient l'espace de la page, ou, pour être plus exact, l'espace du bloc-notes du téléphone portable. Bien qu'éveillé, je continuais à écrire dans le sillage du rêve, et, portée par les sensations que procurait cet état, la langue échappait à toute logique humaine et temporelle et se retrouvait souvent très imagée.