Cet ouvrage souligne dans la philosophie de Lyotard l’importance du diagnostic de postmodernité et entend analyser sa riposte envers cette nouvelle condition. Dans un dialogue continu avec Adorno et Levinas, Lyotard se déprend de l’espérance dialectique, hégélienne ou marxiste, et évite la part dogmatique de la déconstruction qui s’inscrit dans le sillage de Heidegger.
Prenant acte de la succession des politiques d’anéantissement et de l’ambiguïté constitutive des politiques légitimes, la philosophie du Différend et des ouvrages ultérieurs répond directement des choses politiques. Elle pose une double mesure du politique : celle, interne, de l’estime du décidable dans l’action?; celle, externe, de l’expérience intérieure et de la solitude de l’existant, dont attestent les écritures de l’art.
Sa pensée nous oriente vers une philosophie des ordres de justice. Philosophie de la pluralité des Autres, la pensée lyotardienne déploie plusieurs logiques du vif et s’affronte à l’aporie de leur parenté et de leur hétérogénéité. Cette philosophie nouvelle récuse la consistance d’un horizon et la concertation des Lumières, et répond à la question : que peut bien vouloir dire philosopher, en éclaireur, dans la postmodernité??