Le 12 décembre 1969, l'explosion d'une bombe sur la piazza Fontana de
Milan tue 17 personnes et en blesse 88. L'onde de choc traverse l'Italie
tout entière. Dans un climat social électrique, cet attentat inaugure les
«années de plomb», marquées par un activisme politique aveugle. La
Péninsule connaîtra entre 1969 et 1980 plus de 4 000 actes terroristes.
Alors que cette violence meurtrière est très majoritairement le fait de
l'extrême droite, les premières enquêtes policières s'orientent vers les
mouvements anarchistes. Mais des magistrats parviennent à identifier
les vrais coupables : un groupe de néo-fascistes italiens manoeuvrés
par la C.I.A. et les organisations clandestines de l'O.T.A.N., obsédées
par la montée du communisme.
Dans cette approche rigoureuse et documentée, Frédéric Laurent analyse
les mécanismes et le pouvoir occulte de ces réseaux, nés au lendemain
de la Seconde Guerre mondiale. Leurs membres ont pour projet d'abattre
la démocratie italienne et d'instaurer un gouvernement militaire inspiré
de la dictature des colonels en Grèce. Pour plonger leur pays dans le
chaos, ils profitent du savoir-faire d'anciens officiers français de l'O.A.S.,
spécialistes de la «guerre psychologique» et de l'infiltration dans les
groupes gauchistes.