Pour sa dernière nuit de débauche, il offre une attraction à ses amis du Club des Réjouisseurs.
AYANT EXPLORE TOUTES LES PERVERSIONS, les membres du Club persistaient dans ce rite mensuel, les bas instincts nous commandaient. Cependant notre fatigue, au terme de tant d’années de débauches, était à son comble, notre dégoût de nous-mêmes se mêlait à la veulerie des habitudes. Nos malheureux pénis, à la triste figure, n’avaient de cesse de rester prostrés en dépit des agaceries, des chatouilles, des pompages et autres foutreries anales, en dépit des poudres, onguents et prothèses, en dépit des sollicitations salaces des nymphes de la rue, car il y avait belle lurette que les ladies de notre rang avaient rangé le plaisir du sexe dans les placards de la honte et n’excitaient plus nos libidineux appétits.
Dans cette nouvelle traduite de l’anglais par Max Obione, Nigel Greyman saisit avec talent l’ambiance victorienne de l’angleterre à la fin du XIX° au sein d’une certaine caste de puissants, faite de frustrations prudhommesques, d’étiquette absconse, et de libertinage débridé autant qu’harassé. Cette évocation célèbre l’émergence d’un homme nouveau doté de la puissance sexuelle dans un monde avachi en train de s’éteindre lentement.