“L’oreille d’un sourd” était le nom d’une chronique qui paraissait dans Libération durant les années 80. L’expression reflétait à la fois la vocation de dénicheur farfouilleur du journaliste, et son fonctionnement pour le moins atypique au sein d’un journal qui ne l’était pas moins. Ces “correspondances particulières” (comme les appelait le journal) étaient des articles hors norme, de longueur variée, sur des sujets variés eux aussi, comme d’obscurs festivals de cinéma, des faits divers à Los Angeles, des portraits d’écrivains oubliés et non publiés en France, des chanteurs pas encore célèbres. C’est cette relation, basée sur un qui pro quo de départ, que Garnier raconte au fil de ce livre : des balades au Wyoming dans des villes minières, une saga industrielle sur les chaussures Doc Martens, un retour sur Sunset Boulevard, un Mundial de foot au Mexique, une folle Mostra de cinéma à Venise, etc.
Un regard “particulier” sur l’évolution d’un quotidien que beaucoup ont longtemps tenu en affection, et celle tout aussi cocasse parfois d’un journaliste au fonctionnement singulier et irrégulier.