Jeune romantique, admirateur de Victor Hugo et Lord Byron, Gustave Flaubert rêve de l'Orient dès la fin des années 1830.
Son grand périple de 1849-1851 lui fait découvrir l'Égypte, la Palestine, le Liban, l'Asie Mineure. Plus tard, en 1858, il se rend en Algérie et en Tunisie. Ses notes de voyage esquissent des tableaux magnifiques composés de paysages, scènes de moeurs, ruines et révèlent son goût de la couleur. Il est passionné de peinture vénitienne, il aime Rubens, Rembrandt, Eugène Delacroix... Comme Gustave Moreau, il est attiré par l'Antiquité et les civilisations lointaines, par la Bible et ses femmes fatales.
Il fréquente des peintres orientalistes et des critiques d'art.
Toute sa vie, il écrit sur l'Orient ou invente, dans ses romans du réel, des personnages qui en rêvent pour oublier la Normandie ou le Paris du XIXe siècle. Ses sources sont souvent visuelles- choses vues, tableaux, sculptures. Eugène Fromentin salue son intensité de vue, Léon Bonnat son talent de peintre. Barbare et étrange, l'imaginaire de Flaubert contribue au renouvellement de l'orientalisme.
Du symbolisme fin-de-siècle au surréalisme, de nombreux artistes, qu'ils soient illustrateurs, peintres, sculpteurs, musiciens ou cinéastes, s'inspireront de l'Orient de Flaubert.