Après les pages fulgurantes du Renard dans l'escalier et de La mémoire du bois, Ilìras L. Papamòskhos passe au roman sans quitter l'autobiographie.
L'origine de la tristesse ?
Les amours qui font mortellement souffrir.
La mort du père, de la mère, de la soeur, triple catastrophe.
Le martyre de la maladie, troisième épreuve, terrible elle aussi.
Cependant toutes ces morts, réelles ou métaphoriques, vont conduire le narrateur à une naissance, qui est le coeur du livre : Ilìas devient Papamòskhos l'écrivain. La consolation, la rédemption par l'écriture, en sauvant le passé menacé d'oubli et de mort, va racheter la vie de l'auteur.
La mémoire, jusqu'alors, l'auteur l'a explorée à coups d'instantanés, mais à présent c'est seulement la forme longue, tel un film succédant à des photos, qui peut faire sentir l'étendue et l'écoulement du temps, laisser déferler un flot trop longtemps retenu d'émotions et de pensées douloureuses, rendre plus frappantes encore les images qui ponctuent le texte, comme un panorama immense après une longue montée dans des sous-bois obscurs. Dans le roman comme dans les nouvelles, le prosateur Papamòskhos reste le poète que nous avons connu.