Un livre-évènement qui relance le débat sur la réforme de l'orthographe : allons-nous nous rapprocher de l'Europe ?
L'orthographe française au XVIIe siècle était d'une telle difficulté qu'il était pratiquement impossible d'apprendre à lire en français sans commencer par le latin.
La pression que les maîtres ont exercée a été à l'origine des simplifications et des régularisations orthographiques qui se sont poursuivies jusqu'en 1835, permettant l'invention de méthodes de lecture en français dès le XVIIIe siècle.
La grande affaire du XIXe siècle fut alors d'enseigner à tous les petits Français, l'orthographe " active " qui, pendant des décennies, a constitué avec le calcul l'essentiel de l'enseignement scolaire.
Mais en 1880, Jules Ferry et Ferdinand Buisson introduisent l'enseignement du français à l'école et décident ainsi de réduire d'autant la place de l'orthographe et de la grammaire. Entrent alors dans les salles de classe des pratiques inconnues jusque là : lecture et explication de la littérature française, récitation de poésies, pratique de la petite rédaction, exercices de vocabulaire, chant, leçon de choses.
Depuis lors, le nouvel enseignement du français n'a cessé de se moderniser et s'est imposé à tous les niveaux de l'école et du collège, entraînant une forte baisse du niveau en orthographe.
Rendre aujourd'hui à tous les élèves la maîtrise de l'orthographe implique que l'on renoue avec la tradition des XVIIe et XVIIIe siècles. La réforme de l'orthographe avait permis à tous les Français d'apprendre à lire dans leur langue. Une autre réforme doit leur permettre aujourd'hui d'assimiler correctement l'écriture du français et de les rapprocher de l'Europe des langues.