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Un joven crítico y editor fascinado con la obra del difunto poeta Jeffrey Aspern se entera de que Juliana Bordereau, una de sus musas, vive aún, anciana y aislada, en un palazzo veneciano. Convencido de que conserva cartas y material inédito del poeta, se acerca a ella camuflando sus intenciones y consigue que lo acepte como inquilino. El joven se introduce entonces en un mundo agónico y fantasmagórico, volcado exclusivamente en el recuerdo, que la orgullosa anciana habita con la única compañía de una sobrina suya, una mujer ya madura que no parece haber conocido otra cosa que la reclusión y el legado de un esplendor desaparecido: «Vivimos en un silencio aterrador dice. No sé cómo pasan los días. No tenemos vida.» La presencia del joven trae un poco de «vida» a su relegada existencia, aunque el descubrimiento de que las razones de éste no son desinteresadas ni inocentes dé un turbio e inesperado vuelco a la situación. La idolatración del pasado y la necesidad de protegerlo envuelven a los personajes en una trama maestra de ambigüedades y bajezas, en la que el romanticismo y el materialismo se funden en una relación misteriosamente dialéctica. Los papeles de Aspern (1888) es, junto con Otra vuelta de tuerca, quizá la nouvelle más famosa y emblemática de Henry James.