Alors que s'amorçait une carrière socialement prometteuse et une œuvre plutôt conventionnelle, Louis Soutter (1871- 1942) a été victime - ou bénéficiaire ? - d'une brisure existentielle qui l'a dépossédé de tout, femme, carrière, fortune, et condamné à passer l'essentiel de sa vie à l'asile. Mais cette désaffection sociale se traduira par une extraordinaire libération artistique, qui l'amènera à produire dans une quasi-clandestinité une oeuvre qui le range parmi les artistes majeurs du XXe siècle - et qui conduit à l'hypothèse d'une folie non pathologique. Tel est le postulat de cet ouvrage de référence dû à Michel Thévoz, qui fut conservateur de la Collection de l'Art Brut.