L'évangile du pardon
L'évangile de Luc, le plus long des quatre reconnus par la tradition chrétienne, est aussi l'évangile de la miséricorde, du pardon infini de Dieu envers les pécheurs qui se convertissent, à l'image du bon larron ou de la femme venue verser du parfum sur les pieds de Jésus. Mais s'il affirme la primauté de l'amour par rapport à toute forme de légalisme et de ritualisme, cet évangile fustige en même temps la tiédeur et l'hypocrisie, notamment chez les riches. Par les passages qui lui sont propres, à commencer par la scène de l'annonciation et la parabole du fils prodigue, ce troisième évangile a joué un rôle fondateur pour la théologie et l'iconographie chrétiennes.
Cette nouvelle traduction ne vise pas seulement à restituer une somme d'informations, mais à épouser le mouvement du texte original, en prenant au sérieux sa dimension littéraire. Le traducteur n'a pas voulu choisir entre littéralité et inspiration : c'est par la fidélité à l'esprit des phrases grecques qu'il a voulu rejoindre la foi, et s'ouvrir à la fraîcheur de cette bonne nouvelle, loin de toute rigidité dogmatique. Sans verser dans le calque, fausse littéralité, cette version respecte autant que possible les structures de phrases, les temps des verbes, et cherche à éveiller les mêmes images chez le lecteur francophone que chez les premiers destinataires. Une attention particulière a été portée à la vivacité des dialogues, qui rendent les personnages si présents.