Alain Policar soumet l'exigence universaliste aux arguments de ceux qui la rejettent : un universalisme digne de ce nom doit se construire non sur le rejet polémique de l'argumentation adverse mais dans la patiente analyse des fondements de celle-ci. Il s'agit, dans un premier temps, de montrer que l'universalisme peut s'égarer dans une attitude de surplomb. Ce dévoiement est décrit et vigoureusement rejeté.
Dans un deuxième temps, l'auteur analyse sa contestation contemporaine, telle qu'elle s'exprime dans le décolonialisme, courant théorique profondément divers et, le plus souvent, renvoyé à ses excès sans avoir pris le temps d'en comprendre la logique. Enfin, informé à la fois des vertus et des limites de la critique décoloniale, l'auteur défend un universalisme renouvelé, c'est-à-dire, en se fondant sur l'unité de l'espèce humaine, un universalisme cosmopolitique, défini indissociablement comme une exigence morale et un horizon politique.