C'est après avoir terminé ses deux titanesques «cathédrales
d'écriture», l'Archipel du Goulag d'une part, la Roue rouge d'autre
part, qu'Alexandre Soljénitsyne entreprit de lire ou de relire la
littérature russe, celle du XIXe siècle, comme celle du XXe siècle.
Ma collection littéraire est ainsi, à l'état brut, le fonctionnement
mental d'un grand écrivain défrichant le texte d'un autre. On
trouve dans ce premier tome des lectures d'écrivains du grand
siècle classique : Lermontov, Tchekhov, Alexeï Tolstoï, et d'autres
du suivant : celui des années soviétiques (1920-1930) : Andreï Biély,
Mikhaïl Boulgakov, Iouri Tyniavov, Pantéleïmon Romanov, puis
des années 1970 comme Iouri Naguibine, ou de la dissidence
comme Guéorgui Vladimov.
Ce volume est tout sauf un essai de critique ou un cours de
littérature, mais un texte où, tour à tour admiratif, rageur,
emporté, un maître de l'écriture dévore ce qu'il lit et perce le
mystère de l'écriture.