A l'heure du dialogue inter-religieux, au moment où l'Islam
n'est plus une religion «exotique» mais une réalité présente,
parfois même inquiétante, en Occident, le livre de Vladimir
Soloviev apporte un regard à la fois historique et théologique
sur le fondateur de la religion musulmane.
Pour Vladimir Soloviev, comme pour les Pères de l'Eglise
qui furent contemporains de l'apparition de l'Islam au
VIIe siècle, la religion de Mahomet est marquée par un refus
des deux enseignements fondamentaux de la religion chrétienne
: la Trinité et l'Incarnation, qui place l'Islam en
dehors du déploiement homogène de la Révélation, mais sans
porter préjudice à la grandeur spirituelle de son fondateur,
Mahomet.
C'est en cela que le livre de Vladimir Soloviev se démarque
de toutes les approches de l'Islam, souvent tentées soit de
dénigrer soit d'aduler son fondateur. Pour Soloviev, Mahomet
était un homme brûlé par la recherche de Dieu, une authentique
figure spirituelle, dont il suit l'évolution pas à pas, à
travers une lecture méditée du Coran et des grands textes
de la tradition musulmane.
Mahomet prophète ? Peut-être, mais comme en contrepoint,
pour dénoncer l'apostasie des terres chrétiennes rongées par
l'hérésie, que l'Islam contraint soit à renier leur foi, soit à la
réaffirmer.