Maîtres et esclaves en Méditerranée
Xe-XIXe siècle
Sur les rives de la Méditerranée, au Moyen Âge, l'esclavage fut un phénomène largement diffus. Il était partout, dans les villes ou bourgs ruraux, dans l'artisanat ou dans la garde des troupeaux, dans les palais patriciens comme dans les maisons plus modestes des artisans. À la suite de travaux qui ont levé le voile qui recouvrait la pratique de l'esclavage dans l'Europe chrétienne, Jean-Claude Hocquet livre ici une étude passionnante.
Restituant au plus près des sources le travail et le quotidien des esclaves, leur provenance, leur capture, les marchés et les procédures de rachat, il dresse une véritable cartographie du trafic des esclaves. D'abord cantonné aux eaux de la mer Noire et de la Méditerranée orientale, il se déplace vers les pays balkaniques et l'Afrique. Lisbonne, Lagos, Séville et Cadiz deviennent alors les principaux pourvoyeurs de l'Europe méditerranéenne en esclaves de couleur ; Gênes, Venise, Naples, Barcelone ou Valence, des cités esclavagistes de premier plan.
Jean-Claude Hocquet établit surtout que la diffusion de l'esclavage eut pour objectif essentiel de parer les revendications d'augmentation des salaires avancées par les travailleurs et non de combler le vide démographique provoqué par la Peste noire du milieu du XIVe siècle. Les religions, alors, n'ont pas été un frein à cette pratique, en terres chrétiennes comme en terres d'islam.
Une étude particulièrement fine et documentée.