Pendant toute la première moitié du 20e siècle, les médecins et les responsables politiques craignent que la syphilis ne frappe les nations occidentales de dépopulation et de dégénérescence. D'importantes mesures de prévention, de dépistage et de suivi des malades sont mises en place.
Tout change avec la pénicilline à la fin des années 1940. La peur de la maladie disparaît et les grandes campagnes antivénériennes sont abandonnées. Aujourd'hui, la syphilis croît à nouveau dans le monde entier. Bien qu'elle soit connue, identifiable et traitable, elle résiste à notre modernité médicale et fait figure de maladie infectieuse sans fin.
À partir de l'histoire de la syphilis, ce livre montre les conséquences délétères d'une démobilisation sanitaire prématurée face à une maladie infectieuse, de même que les dangers d'une confiance excessive en une solution pharmaco-technique (vaccin ou médicament) pour lutter contre une « maladie sociale ».