« L'école doit dépouiller l'enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l'élever jusqu'à devenir citoyen » (Vincent Peillon)
L'état de crise générale qui règne aujourd'hui dans la société française, comme l'a révélé, entre autres, l'ampleur sans précédent de la « manif pour tous », menace aujourd'hui l'universalité même de notre modèle sociopolitique national. Depuis que les trois notions qui fondent nos « valeurs républicaines » - liberté, égalité, fraternité - ont été détournées de leur sens véritable. La « liberté », devenue illimitée, consacre un sujet dominé par son seul ego, l'« égalité » est désormais synonyme d'une abolition de toute différence, fût-elle biologique, et la « fraternité » se réduit à des promiscuités imposées. D'une promesse d'élévation citoyenne passant par l'accession de tous à l'autonomie, les principes des Lumières semblent bien conduire aujourd'hui à la négation même de ce qui définit notre humanité. Comment pareille grandeur humaniste a-t-elle pu dégénérer, en moins de trois siècles, en humanitarisme hygiénique de base ? Ne faut-il pas chercher dans l'échec métapolitique du libéralisme mondialisé la réponse à cette question, qui dépasse de loin la banale scission gauche/droite ?
Paul-François Paoli passe au crible les mensonges et les contradictions criantes de la « religion laïque » en convoquant tour à tour dans le débat saint Augustin, Nietzsche, Raymond Boudon ou encore Pierre Manent.