Malraux et la poésie
On pourrait croire qu'André Malraux n'a été que romancier, mémorialiste ou essayiste. Or, il s'est aussi essayé à la poésie. Mais, avant d'en écrire, il a commencé, dans sa jeunesse, par en lire et en éditer. Dans ses premiers contes farfelus, il a cultivé le poème en prose. Il existe également des références à la poésie dans ses romans et dans ses mémoires. La poésie imprègne également les essais esthétiques de Malraux. Elle y est étroitement associée à la peinture.
Mais, à côté de cette poésie formelle, Malraux est sensible à la permanence d'une poésie de la voix, poésie qu'on retrouve à la fois chez les auteurs grecs et dans la poésie du terroir de Senghor. Il serait d'ailleurs plus juste de dire que le rêve de Malraux aurait peut-être été de réconcilier le travail sur la forme et la préservation du chant du poète. De ce point de vue, le rapport de Malraux à la poésie est celui d'un moderne, nostalgique d'un certain passé poétique.