Lorsque Thomas Mann écrit son Docteur Faustus, un dégoût profond pour l'Allemagne l'a conduit à quitter son pays et à trouver refuge à Los Angeles. « L'Allemagne m'est devenue totalement étrangère. » disait-il.
Le roman se déploie sur un double registre : d'un côté, la montée de la barbarie en Allemagne, de l'autre, l'ascension d'un musicien génial qui a contracté un pacte avec le diable et qui, à son zénith, bascule dans la folie ; sont intrinsèquement liés musique et démonisme germanique. Mais ces démons sont aussi à l'oeuvre sur un autre mode à Los Angeles dans les liens tissés entre écrivains et musiciens : Mann, Adorno, Schönberg.
En scrutant cette situation sociale et de création, l'anthropologue laisse entrevoir les enjeux actuels de la dissonance en musique comme en politique.