Manon Cormier, une Bordelaise en résistances (1896-1945)
Quelle est cette femme dont le nom est inscrit au Panthéon, sur une rue de Bordeaux, un collège de Bassens ou à l'entrée d'une allée du cimetière protestant de Bordeaux ?
Bernard Lachaise, spécialiste de l'histoire politique bordelaise, est parti à sa rencontre. Il nous raconte ici un destin exceptionnel qui mène une jeune bourgeoise protestante du Barreau bordelais dans l'entre-deux-guerres à sa mort tragique en 1945 au retour des camps de concentration.
Pionnière à la faculté de Droit de Bordeaux en 1914, première femme en France secrétaire de la Conférence du Stage des avocats, première bordelaise avocate à Bordeaux en 1921, présidente fondatrice de la section girondine de la Ligue française pour le Droit des femmes en 1924, amie et disciple de la féministe Maria Vérone, fondatrice en 1938 du Club Soroptimist de Bordeaux. Manon Cormier est aussi l'auteure d'une biographie de Juliette Adam, couronnée par l'Académie française, et de plusieurs publications historiques.
Chef de bureau au ministère de l'Agriculture et du Ravitaillement en 1940. Manon Cormier entre très vite en Résistance. Arrêtée par la Gestapo en 1943, elle est déportée à Ravensbrück puis Mauthausen en 1944-45 d'où elle revient épuisée. Avant de mourir, elle a la force de livrer un témoignage à sa soeur. Juliette Dartigue-Peyrou et de dire : « Si c'était à refaire, je recommencerais ».