Manuelita
Manuelita était un peu plus âgée que moi. Elle avait dix ou onze ans, quand moi j'en avais neuf ou dix. Je ne l'ai jamais oubliée. [...] Pourquoi l'image de Manuelita vient-elle aujourd'hui me presser de revenir vers elle, des décennies en arrière, pour la retrouver dans sa netteté au milieu du brouillard qui l'entoure ?
Au crépuscule de sa vie, dans les années 2000, Paul fait revivre dans la « lumineuse » nostalgie de ses mots, ce lien qui se noue entre Pablito et Manuelita, jeune réfugiée espagnole. Ils se découvrent en même temps qu'ils découvrent le monde qui les entoure, un monde agité par la guerre qui, en 1943, brutalement les sépare, après quelques mois de vie partagée.
Soixante ans après, miraculeusement, Manuelita, au Chili où elle vit, reçoit, comme une ultime offrande, ce roman, intitulé Manuelita, qui est aussi le sien. Vaincue par la maladie, elle dit sa joie d'avoir retrouvé son Pablito dans une longue lettre bouleversante et lui fait don de son cahier intime, rédigé à l'époque de leur « vie commune » et témoin de leur coïncidence d'alors, toujours vivante sous la mousse du temps.