De nombreux artistes, amis de notre poète, sont venus en ces lieux célébrant chacun à sa manière et ensemble « l'habitation poétique du monde » chère à Hölderlin. Aussi la présence des artistes qui exposent ici n'est-elle pas superflue. Ils déploient une vision, une perception qui nous emmènent au-delà de la matérialité des apparences, des personnes et des choses. Aussi n'est-ce pas étonnant que dans cet au-delà toujours présent, Marc Pont ait rencontré François Fabié.
Car dans l'écriture de François Fabié, l'artiste d'aujourd'hui a reconnu son enfance chez ses grands-parents paysans, une enfance dont, comme Fabié, il ne s'est jamais éloigné puisque son âme en a été façonnée : le goût de la vérité et de la noblesse de la matière avec laquelle il n'est pas question de tricher loin de toute mode ou de toute mondanité. Dans ses sculptures, il se livre à un corps à corps avec tout ce qui agite l'âme humaine, sa grandeur et sa beauté jusque dans ses bassesses, sa médiocrité et sa folie mais sans complaisance ni mépris. Et ce sont encore et toujours les poètes qui nous permettent face à une oeuvre d'approcher l'indicible qui s'y dévoile, nous montrant ainsi la nécessaire conjugaison de la littérature et de l'art :