Samira, Samuel, Philippe, Daniel et Étienne sont «commerciaux
d'intérim». Ils vendent aux entreprises du bâtiment
une marchandise qui ne leur appartient pas : le travail des
autres. Ils sont des intermédiaires, artisans d'un marché instable,
où se redéfinissent sans cesse les tarifs et les conditions
d'emploi. Ils ont un minimum de diplômes, certains
étaient auparavant secrétaire, manoeuvre ou ferrailleur,
mais ils s'assurent, grâce à leurs fichiers d'intérimaires et
leur culot, de gros revenus. Ils aimeraient se voir en assistantes
sociales ; ils contribuent pourtant à accroître l'insécurité
et la précarité des ouvriers.