Des jeunes gens au bord d'une piscine vide qui maîtrisent Internet
aussi bien que la poésie de Hafez ; un marchand de tapis
antisioniste qui crie «mort à l'Amérique» mais s'enrichit
grâce à son magasin à Dallas ; des femmes en tchador qui se
rendent en pèlerinage dans la ville sainte de Mashad et y remercient
l'imam Reza pour un divorce réussi ; un mollah passé dans le camp
de l'opposition qui prodigue des leçons d'humanité... Ainsi va l'Iran et
son théâtre fascinant, où chacun tient plusieurs rôles sur plusieurs
scènes mais dans une seule langue, celle du tarouf, une forme sophistiquée
d'hypocrisie et de politesse, dans laquelle «Bienvenue chez
moi» se dit «Marche sur mes yeux».