Le 4 novembre 1911, un journal à grand tirage annonce
une nouvelle extravagante : Marie Curie a un amant. La
presse et l'opinion s'enflamment. Procès, duels, publication
de lettres volées, l'ouragan médiatique est énorme. Marie
manque d'y laisser la vie.
C'est vrai, elle a une liaison. Veuve depuis cinq ans de
Pierre Curie - le chercheur avec qui elle avait découvert le
radium et reçu son premier prix Nobel -, elle s'est éprise
d'un homme marié, Paul Langevin, ami d'Einstein, et lui
aussi savant d'exception. Mais surtout elle dérange. Icône
de la science mondiale, elle s'apprête à recevoir un second
Nobel. Femme, célèbre, géniale et amoureuse, c'en est trop.
Comme le capitaine Dreyfus vingt ans plus tôt, on l'accable
de calomnies. On va jusqu'à lapider sa maison.
Au plus fort de la tourmente, elle restera pourtant fidèle
à ses deux passions : Paul, l'amant, et Pierre, son mari
tragiquement disparu.
Quel secret les unissait ? Pour le comprendre, Irène Frain a
interrogé des archives négligées, des photos méconnues, des
lieux inexplorés. Et ressuscité, par-delà le thriller médiatique
d'une modernité souvent glaçante, une femme-courage
prête à tout risquer pour ceux qu'elle aime.