La tragédie est une affaire simple et inattendue : on entre
toujours dans son espace par surprise. Un homme se rend un soir
dans une maison où une chambre a été retenue pour lui. Il
comprend qu'un drame s'est produit, qui a fait oublier sa venue.
Une mort, un suicide. On le conduit tout de même dans la chambre
qui lui était destinée. Dans la nuit, une jeune femme entre, se
dénude, empoigne le sexe, le plante dans son ventre : une jeune
femme dont la ténèbre ne cesse à aucun moment de voiler le visage
pendant qu'elle chevauche. Elle jouit puis s'en va inconnue. Au matin,
l'homme croise deux jeunes femmes, l'une est la soeur du mort,
l'autre sa fiancée. Aucun signe ne distingue celle qui fut la visiteuse
nocturne, et rien ne dit de quel sacrifice son sexe fut le couteau...
«Pour être dans une même nuit entrée dans sa vie et en être
sortie, celle qu'il a'nommée Marie n'en est pas moins restée en lui
présence, présence perpétuelle, non pas souvenir ou mémoire mais
bien présence absolue...»