Au moment d'écrire ces lignes, notre héroïne a 160 ans. Cinq époques aux préoccupations bien différentes jalonnent son histoire et teintent le récit d'une coloration des plus romanesques.
Après un accouchement difficile, sa naissance en pleine révolution de 1848 la hisse cependant au rang des premières grandes gares terminus de l'Hexagone. Au début de la IIIe République, son architecture conquiert ses lettres de noblesse mais des concurrentes ne tardent pas à lui faire de l'ombre (les gares d'Arenc et de la Joliette, l'aviation commerciale). Elle manque même de disparaître, prise pour cible durant les bombardements de 1944. Mais, contrairement à d'autres compagnons d'infortune issus de la même époque, comme le pont à transbordeur ou le funiculaire de la Bonne Mère, la gare Saint-Charles survit à tous ses malheurs. Dans un grand élan de modernité, la croissance urbaine des années 1970 tente un moment dé la transformer radicalement, au risque de lui faire perdre la mémoire. Mais l'arrivée du TGV lui confère une nouvelle jeunesse.
Lieu aujourd'hui le plus fréquenté de la cité phocéenne avec ses 35 000 à 45 000 voyageurs par jour, elle est ainsi devenue un nouveau coeur de ville, plaçant Marseille au sein de l'Europe comme « plaque tournante de la Méditerranée ».
Ce livre raconte son histoire.