«Les hommes doivent être à même de vivre pour pouvoir faire l'histoire.»
Les hommes font leur propre histoire, Karl Marx n'est pas le premier à le dire.
Il est en revanche le premier à s'être attaché aux conditions fondamentales
de toute histoire : les besoins des hommes et les rapports sociaux. Car pour
Marx, témoin et historien des révolutions, c'est l'action qui est déterminante :
il s'agit de penser l'histoire pour la faire, ce qui est impossible si l'on ne prend
pas en compte les conditions de vie réelles des hommes.
Écrire l'histoire, faire l'histoire, vivre... C'est sur cette articulation essentielle
entre savoir historique, action historique et conditions d'existence des acteurs
de l'histoire que le philosophe Mohamed Fayçal Touati et l'historien Jean-Numa
Ducange nous proposent leurs regards croisés. Ils exposent ici les fondements
de la conception matérialiste de l'histoire, et analysent les textes et l'action de
Marx au moment des révolutions de 1848 et 1871, offrant au lecteur des pistes
pour (re)découvrir cette théorie de l'histoire ouverte, lucide - et politique.