Comment influencer et séduire un public ? Comment emporter l'adhésion des foules, conclure un discours sous un tonnerre d'applaudissements ?
En Grèce et à Rome, on s'exerce aux techniques de la rhétorique et aux subtilités de la langue, mais ce n'est qu'un aspect des exigences de l'art oratoire : pour convaincre, émouvoir, charmer, il faut un corps et, surtout, il faut une voix.
Une voix profonde et masculine ? Pas forcément. Maud Gleason nous guide dans les assemblées, les tribunaux, les places publiques où officient les orateurs sophistes du monde gréco-romain. On y croise les stars de l'époque : Favorinus, a la voix chantante et à ['élégance féminine, fait vibrer aussi bien les hommes que les femmes ; Polémon, homme politique et déclamateur à l'austère virilité, « lit les visages » grâce à ses talents de physiognomoniste et débusque tes efféminés qui s'ignorent comme ceux qui s'avancent masqués.
Mascarades masculines dresse une cartographie des systèmes de genre à la fin de la République et sous l'Empire : point d'identité de sexe naturelle, mais des corps et des voix construits, travaillés, formés, qui révèlent des logiques érotiques et sexuées fort différentes des nôtres.